La semaine dernière, des colons israéliens ont établi un nouvel avant-poste sur un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, près du village palestinien de Battir.
Les propriétaires palestiniens des terres situées à proximité de l’avant-poste ont déclaré que l’accès à leurs terres leur est interdit depuis l’apparition de l’avant-poste. Ils ont demandé à l’administration civile israélienne de le retirer et ont également contacté l’UNESCO à ce sujet.
Mohammad Abidallah, membre du conseil du village de Battir, a déclaré que les colons ont apporté sur le site un camion dans lequel ils vivent, un bâtiment préfabriqué et une bergerie, qui a été enlevée lundi soir.
C’est la quatrième fois que les colons tentent d’établir un avant-poste sur le site, selon M. Abidallah. Lors d’une des tentatives précédentes, ils ont construit une route menant à l’avant-poste, qu’ils ont agrandi la semaine dernière, a-t-il dit.
Il n’y a que quelques personnes et des animaux de ferme sur le site, un modèle courant pour les nouveaux avant-postes de colons. Bien que l’avant-poste ait été déclaré terre d’État dans les années 1980, les résidents palestiniens de Battir affirment que la terre leur appartient.
En 2014, l’UNESCO a déclaré Battir site du patrimoine mondial, une décision prise dans le cadre d’un processus accéléré en raison des plans de l’époque visant à construire une clôture autour du village. Bien que le projet de clôture du village ait été abandonné en 2015, un autre avant-poste a été construit dans la région en 2019.
Le village est considéré comme unique en raison des méthodes agricoles traditionnelles utilisées par les habitants, notamment les terrasses en pierre typiques des paysages qui s’y trouvent.
L’UNESCO n’a pas répondu à la demande de commentaire de Haaretz sur l’établissement de l’avant-poste, pas plus que l’Administration civile.
Dimanche, le député Mossi Raz du parti Meretz a demandé à l’Administration civile d’évacuer l’avant-poste et on lui a répondu que la question était "connue et serait traitée."
La Paix Maintenant, une ONG qui plaide pour une solution à deux États, a demandé au ministre de la Défense Benny Gantz de faire évacuer l’avant-poste : "Il est effrayant de penser qu’une poignée de colons puisse dicter à Israël sa politique étrangère et de sécurité en déterminant les faits sur le terrain", a écrit l’organisation. Le bureau de Gantz n’a pas encore répondu à leur requête.
Traduction : AFPS